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Quelques idées (personnelles) pour tirer le maximum d'un article

Niveau : B1 - C2
Durée : 90 à 120mn (selon le nombre d'activités proposées)



 
Cet article s'adresse en priorité à tous ceux qui comme moi n'ont pas le master Fle en poche mais qui pensent malgré tout - à l'encontre du système français qui veut que le diplôme fasse tout - que l'expérience peut suffire à apprendre les bases d'un métier. Et il s'adresse encore plus particulièrement à ceux qui se retrouvent du jour au lendemain dans la peau d'un professeur de français et qui se demandent comment ils vont bien pouvoir animer une classe. Bref, comme vous l'aurez compris, je ne prétends pas ici donner de conseils reconnus par les instituts de pédagogie mais seulement une méthode personnelle que j'ai développée au fil des années. Si des professeurs assermentés ont des critiques à émettre à ce sujet, elles seront les bienvenues.

Je donne des cours dans l'entreprise SAP et l'exemple que je m'apprête à présenter est basé sur une des leçons que j'y ai donnée récemment et qui d'après moi (et d'après le niveau de participation que j'ai réussi à obtenir dans la classe) a bien fonctionné. Elle s'appuie sur le texte disponible à cette adresse (cliquez ici). Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le système SAP, il paraîtra sans doute quelque peu indigeste mais il va permettre de voir que l'on peut utiliser n'importe quel support, même le plus rebutant, pourvu que l'on en fasse un usage adapté aux besoins des apprenants.

Voici donc les étapes successives :

1. Tout d'abord, avant toute lecture, on leur fait analyser la structure globale du texte : quel est le titre ? Combien peut-on à première vue distinguer de parties ? Quels sont les sous-titres ? Combien y-a-t-il de paragraphes ? Que représentent les images, graphes, tableaux, etc... À partir de là, on peut leur faire émettre des hypothèses à propos du contenu du texte, ceci afin de les aider à s'en faire une première idée. Dans l'exemple qui nous occupe, le sujet est assez évident mais si on prend un article de journal, qui emploie des expressions plus imagées, il est moins aisé de faire des suppositions en se basant sur le titre. D'où l'intérêt de faire cette activité préliminaire, pour guider les apprenants.

2. On procède alors à une première lecture du texte et on teste la compréhension par des questions relatives au sens ou bien, s'il est trop dense ou compliqué, on peut aussi en approfondir l'analyse en identifiant des sous-parties. On essaye de trouver des mots de liaisons, des phrases de transition, des termes qui permettent d'expliciter, illustrer un propos... Dans le texte pris comme exemple, c'était surtout cela qui m'intéressait de leur faire décortiquer. Nous nous sommes donc concentrés sur le repérage de mots et expressions de liaisons tels que : avant toute définition, pour cela, pour illustrer notre propos, cependant, tous ces avantages expliquent pourquoi... Cela leur a ainsi permis de dégager le corpus du texte, un modèle de mise en forme qui, nous le verrons dans un instant, allait les orienter pour réaliser l'activité finale.

3. Une fois que l'on a pu s'assurer que le texte est bien compris, on peut en effectuer une analyse plus fine. On donne aux apprenants des exercices  :
de vocabulaire : "cherchez dans le texte les synonymes des mots ci-dessous" ;  "cherchez tous les termes appartenant au champ lexical de"  ; "associez les verbes et substantifs ci-dessous extraits du texte pour former des collocations puis vérifiez vos réponses en le lisant une nouvelle fois", etc...
- d'expression : "relevez dans le texte toutes les phrases qui expriment l'ironie, les métaphores", etc...
- et bien sûr de grammaire : les temps des verbes, leurs modes, l'expression de la condition, etc...

Maintenant et avant que je ne poursuive mon explication, si vous observez les phrases suivantes extraites de mon exemple, quel exercice pensez-vous pouvoir proposer à une classe ?
a) Vivant dans un contexte de mondialisation, de fusion des entreprises et de concurrence, les entreprises veulent augmenter leur productivité ;
b) Étant amené à prendre des décisions stratégiques, ils ont besoin d’outils d’aide à la décision fiables ;
c) Nous allons prendre l’exemple de 2 entreprises de production ayant la même structure.

Ce qui m'a sauté aux yeux ici, ce sont les participes présents qui abondent dans le texte. Je leur ai donc demandé de les repérer puis de me dire par quelle structure plus simple il serait possible de les remplacer. La réponse était évidemment par une expression de cause avec comme (pour les deux premières) ou bien par une proposition relative avec qui. Après m'être assuré que tout le monde se rappelait des règles de grammaire, je leur ai fait faire un petit exercice. Si on veut être vicieux, on peut leur tendre des pièges en y incluant aussi des gérondifs !

4. On peut maintenant en arriver à l'activité finale qui va leur permettre de réutiliser et d'"activer" les points acquis durant la leçon. Dans ce cas : la structure d'un texte explicatif et les connecteurs logiques ; les participes présents. Afin de les cadrer et de leur donner quelques idées, je me suis appuyé sur le jeu The Big Idea, dans lequel les joueurs tirent des cartes substantifs et adjectifs et essayent de les combiner pour vendre aux autres joueurs des objets improbables et complètement délirants :


Sans ce type de préparation, ce jeu paraît trop souvent abstrait aux élèves et ils peuvent par dessus le marché se sentir inhibés de devoir faire preuve d'imagination devant toute la classe. Les présentations sont de ce fait rarement à la hauteur des espoirs du professeur. Mais ainsi mis en scène, il prend une autre dimension et devient un outil qui dope le potentiel des apprenants. Ils ont un cadre sous la main et n'ont plus qu'à le remplir avec toutes les idées qui leur passent par la tête. S'ils débordent d'imagination, on peut aussi leur faire dessiner des graphes, des courbes, des tableaux (exactement comme dans l'exemple) pour agrémenter leur prestation et la rendre encore plus réaliste.

Évidemment, l'utilisation de The Big idea n'est qu'une possibilité parmi tant d'autres. De même que de nombreux autres types de texte peuvent faire l'affaire. On peut penser à l'horoscope dans un journal (moi je prends Metro, qui est distribué gratuitement dans le... métro, et je leur demande en premier de traduire leur signe astrologique et de me dire comment s'annonce la journée pour eux), à des tracts politiques, à des recettes de cuisine... Votre imagination n'a plus qu'à se charger du reste. Bonne chance !





 


  

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