Durée : ??? Peut être relativement longue
Je suis allé récemment à la librairie de l'institut français de Prague où je suis tombé par hasard, en furetant dans l'étagère des livres en solde, sur L'immeuble, de Francis Debyser. Bingo ! J'avais justement commencé à m'intéresser de près aux simulations globales afin de pouvoir prendre un peu de distance avec les méthodes de langue classiques, qui sont certes utiles mais manquent bien souvent d'originalité.
Pour ceux qui n'en aurait jamais entendu parler, ce livre est un classique des classiques dans le domaine des simulations globales. Les apprenants sont invités à concevoir un immeuble, en décrire les différents appartements, la vie de leurs habitants, les relations qui les unissent, etc... Ensuite de quoi on leur fait jouer les scènes qui rythment leur quotidien : coups de téléphone, services à demander, conversations dans la cage d'escalier, et ainsi de suite.... Les simulations globales, on s'en doute, sont idéales pour apprendre une langue : on peut travailler sur les descriptions de lieux ou de gens, les biographies, on peut créer au sein de la classe une atmosphère fictive / fictionnelle qui libère l'imagination des élèves et leur permet de se confronter à des situations qu'ils connaissent parfaitement mais dans lesquelles ils ne s'expriment jamais ou presque en français.
Dans la foulée, j'en ai profité pour lire La vie, mode d'emploi de Georges Perec, qui a servi de point de départ à Francis Debyser pour mettre au point cette série d'activités. Pour la majorité de mes élèves, le niveau de langue est un peu trop soutenu, la langue de Perec un peu trop fleurie ; et pour ceux qui sont capables de le comprendre, encore faut-il qu'ils se sentent un peu portés vers ce genre de littérature amplement descriptive dans laquelle le contenu importe moins que la forme et où l'intrigue est secondaire. Mais il n'empêche pas moins que La vie, mode d'emploi est, dans sa conception même, un formidable générateur d'idées. Du reste, le fait de vouloir conférer une dimension spatiale à son univers intérieur n'est pas propre à Perec. Il y a eu d'autres exemples avant et après lui. Le dernier que j'ai pu trouver pour concevoir cette activité pédagogique est un livre pour enfants : Sam et Julia dans la maison des souris, de Karina Schaapman.
Comme je l'ai laissé entendre plus haut, je suis entièrement convaincu que les simulations globales sont un moyen largement plus efficace que les méthodes de langue pour progresser. Elles souffrent cependant d'une limite de taille. Pour réaliser ces activités, il est nécessaire de disposer d'un nombre conséquent d'élèves, idéalement entre 10 et 30. Il faut aussi parvenir à les maintenir motivés pendant un certain nombre de séances même si c'est là quelque chose qui dépend surtout de l'expérience du professeur. Quoi qu'il en soit, mon problème à moi est de donner principalement des cours individuels ou bien à des classes de 2 ou 3 apprenants. Autant dire que les conditions sont loin d'être réunies.
Voici pourquoi j'ai voulu concevoir une fiche pédagogique qui reprenne les bases des simulations globales, permette de les introduire auprès des élèves (et de leur présenter Georges Perec dans la foulée), et de leur faire réaliser au moins quelques-unes des activités centrales. Elle peut aussi servir de point de départ pour un projet de plus longue durée si l'on voit que les élèves répondent favorablement.
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